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 [Brocéliande] Les funérailles de Killy de Dénéré

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Chimera
Barde
Chimera


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MessageSujet: [Brocéliande] Les funérailles de Killy de Dénéré   [Brocéliande] Les funérailles de Killy de Dénéré Icon_minitimeMer 19 Déc - 1:06

lusiana a écrit:
Ils etaient sorti de l'eglise, avaient passé la Porte Mordelaise et s'etaient dirigé vers la Foret de Broceliande. C'etait là, dans la clairiere des Grande Buttes, là François de Dénéré reposait pour l'eternité, contemplant à jamais le paysage des landes bretonnes, que la jeune fille avait choisit d’etre inhumée.

La nuit était calme et fraiche, les etoiles illuminaient la voute celeste. Les membres de la famille portaient chacun une torche. Devant eux, revêtus de leurs longues saies blanches, le cou orné de lourds médaillons d'or et d'acier flanqués d’un chene et de leur rang dans la hierarchie, les druides avançaient. Lusiana la Verdruis en tête de la procession, priait les bras ouverts, paumes tournées vers le ciel:


Sur la terre des grandes landes
Entend le chant de sa légende,
Toi qui passe en ce lieu
Ecoute celui qui part à Dieu.

Sur la terre des grandes landes
Entend le chant de sa légende,
Petite étoile luttant pour sa terre
Ecoute celle pour qui vont nos prières.

Sur la terre des grandes landes
Entend le chant de sa légende,
Elle s’en est allé la petite fée
Comme une princesse vers l’éternité.

Aliéniore a écrit:
Alié était arrivée discrétement en voiture banalisée pour ne point attirer l'attention et l'avait faite garer non loin de là pour lui éviter trop de marche
. Son état ne lui permettant plus grand chose que de raler aprés son magnifique époux ... Mais elle n'aurait manquait pour rien au monde ce jour même triste, accompagner sa petite fille qui rejoignait son père , son fils était bien trop important.

Alié avait rejoinds la procession druidique à son arrivée.

Immédiatement derrière Lusiana venait les neveziad, les apprentis. Le regard fixé sur la route, Chimera portait des deux mains un lourd flambeau décoré d'ogams et de motifs celtes. La flamme qui brillait au sommet.
Aux cotés de la jeune femme marchaient, à sa droite Alieniore.
Celle-ci portait au bout d'une chaine de bronze un large encensoir d'où s'échappaient une fumée acre et fortement chargée d'un parfum.

La procession avançait derriere le chariot tirés par deux chevaux carapaçonnés de noir, écoutant le chant funèbre tandis que la lumiere de la lune descendait sur eux comme la bénédiction de Belissama.

Arrivés dans la clairiere, la verdruis et les neveziad commencerent à tracer les larges cercles.

Le cercle premier symbolise la course du temps, la roue de l'année. En cette période le cycle est presque achevé.

Chimera et Alieniore continuerent en traçant le deuxieme cercle autour du tombeau ouvert où reposait François de Dénéré, attendant que sa fille cadette vienne l’y rejoindre.

Le second cercle symbolise l'univers et c'est à l'intérieur de ce cercle que se trouve l'Homme, connecteur de vie, incarnation de l'âme. C'est à l'intérieur de ce cercle que se trouve le lien entre les mondes souterrains et les mondes supérieurs.

Chimera a écrit:
Tandis que la verdruis parlait, Chimera avait achevé son cercle et traçait à présent un carré au cœur du second disque. Elle acheva le tracé en coupant le carré d'un axe tandis qu'Alieniore disposait une coupelle à chaque point cardinal.

L'axe Monde relie l'extrême profondeur et l'extrême hauteur, continua Lusiana.

Lorsqu'elles eurent achevé les prémices du rituel, les deux neveziad se joignirent à la verdruis. Elle se placèrent toutes trois en un arc de cercle, face au nord, Lusiana se tenant au centre. La Verdruis reprit alors la parole :

L'est est l'air.

Aliéniore a écrit:
Alieniore posa un plume d'oiseau dans une première coupelle posée à terre à l'extrémité du carré tracé par Chimera. En cœur les druides parlèrent :

A ma Droite se tient Nuada en Fin le Roi des Thuata dè Dannan , il porte l’épée provenant de Findias.

Puis Lusiana qui entama un second appel.

Le Sud est le feu

Chimera a écrit:
Chim lui tendit un bâton enflammé que la Verdruis saisit en croisant son regard et avant d'enflammer la coupe de brindilles placée au sud.
Elle reprirent à l'unisson:


Derrière moi se tient Lugh en Gor, le Champion suprême, qui porte une lance venant de Gorlias. Il rayonne d’une lumière éclatante.

La Verdruis enchaîna:

L’Ouest est l’eau

Alieniore s'avança et versa dans une coupelle un peu d'eau de la fontaine de Barenton qu'elle conservait dans une flasque. Et encore une fois elles prononcèrent en chœur :

A ma Gauche veille Dagda en Mur, le Druide au chaudron qui donne en abondance, intarissable.

Enfin, Lusiana lança le dernier appel

Le Nord est la terre

Chimera disposa une pierre représentant le monde d'en bas dans la dernière coupelle. Une dernière fois, les trois druides parlèrent en chœur:

Devant moi se tient Eriu en Fal issue de l’île de Falias.

Terenemar a écrit:
Terenemar se rendit à la priere.

Il arriva par l'est et regarda les Dames réaliser la prierent.

Il ferma les yeux et écouta la priere se la répétant en tête.

lusiana a écrit:
La large fosse de six coudées de profondeurs avait été reouverte dans la terre noire au cœur d'un bosquet. Le tombeau était disposé selon la tradition en angle droit, orienté vers le Nord et l'Ouest. La fraicheur de la pierre, l'obscurité, les entrailles de la terre, les entrailles de la Mère. Leur soeur y serait en paix de retour au sein de la matrice.
Les druides sortirent alors du cercle par l'ouest et en firent le tour pour s'approcher du char d'apparat qui portait le lourd coffre de chêne dans lequel reposait le corps de la jeune. Lusiana s'arrêta un court instant par respect pour sa soeur, puis elle continua pour descendre la premiere dans la fosse.

Quatre hommes la rejoignirent portant le cercueil d’erable blond, qu’ils disposèrent orienté vers l'ouest, vers le couchant, vers le Sidh, l'autre monde. Lorsque tout fut achevé, Lusiana se tourna vers les quatre hommes et inclina la tete. Les cinq se dirrigèrent alors hors du tombeau, la verdruis fermant la marche.

Les parois avaient renforcées par un coffrage de planches de frêne. Nion, l'axe monde. L'arbre de la renaissance et de l'eau, un des éléments centraux des oghams du soldat. La solidité et sa longévité auraient raison de l'épreuve du temps sur la sépulture de Killy et de François.

Lorsque tout fut prêt, les druides se tinrent face au couchant à la tête du tombeau, faisant face à l'assemblée. Les trois jeunes femmes parlèrent alors en chœur :


Certaine mort, incertain temps. Repose Soeur sous la protection de la terre.

Une lourde stèle était posée à plat sur la terre auprès du tombeau. A l'aide de cordes de chanvre et d'un levier, ils se mirent à plusieurs pour l'ériger au dessus du tombeau.

Le temps de la gravure des Ogams était venu.


La Verdruis s'approcha alors de la stèle.

Oghams, gardien du savoir, déclara-t-elle avant de commencer à tracer de fines entailles dans la pierre.

Coll, le coudrier, symbole de sagesse et de connaissance.
Idoh, l’if, l’arbre de la longevité, il protege l’ame des defunts, il defie la mort
Luis, le sorbier, deux fois present, la demeure des nymphes, l’arbre qui protege du mal.
Idoh, l’if, encore.

lorenz a écrit:
Pas un mot. Peu de gestes.

Elle a suivi le cortège discret depuis Roazhon jusqu'à la forêt de Brocéliande. Le cercueil lui crève le coeur à chaque pas. Le temps maussade n'arrange rien. Ses yeux sont désêchés d'avoir trop pleurer ces derniers mois.

Pas un mot. Peu de gestes.

Elle regarde et écoute Lusiana et les neveziad avancer dans le rituel sans parvenir à se laisser atteindre par Mère Nature et les Ancêtres. Une seule pensée la retient là: le fait que François lui-même est là, présent pour accueillir sa fille, son bout d'chou.

Elle s'est à peine rendue compte de la présence d'Aliénore parmi les druides. Il y a quelques jours encore elles se croisaient dans une taverne bien loin de leur terre... Mais cela avait si peu d'importance aujourd'hui.

Pas un mot. Peu de gestes.

Elle s'assoit à même la terre, genoux relevés sur la poitrine. Elle aurait envie de crier, d'hurler à la nuit. Mais rien ne sort, contenu au plus profond. Pensées fourbes qui la tourmentent: où était elle lorsque Killy s'éteignait? Pourquoi n'était elle pas à son chevet? C'était son rôle, sa place à elle et elle y avait échoué. Lamentablement.

Elle ferme fortement les yeux. Paupières serrées, elle laisse la colère s'évacuer contre elle, intérieurement. Ses doigts s'enfoncent dans la terre meuble, poing presque serrés maintenant.

Brusquement elle se lève, les mains pleines de cette terre qui recouvrira bientôt Killy, près de François. Quelques pas rapides. Elle franchit les cercles tracés au sol, entre dans le carré central, descend dans la fosse et jette brutalement cette terre qu'elle tenait à pleines mains, sur le cercueil de sa fille. Regard vide et glacé. Voix neutre, froide.


Que cette terre t'accueille en son sein maternel et qu'elle te chérisse tout comme ton père l'a aimée. Plus que tout presque. Qu'ensemble vous soyez enfin heureux et sereins.

Elle fait demi tour, sans croiser aucun regard et s'en va.

Plus de mot. Plus de geste.

Le silence l'a enveloppée.

Si0ban a écrit:
Vérifiant les quelques pièges qu'il avait dissimulé de part et d'autre de la forêt, le jeune homme entendit non loin de la ce qui ressemblait fort à un chant sacré. Son regard fut alors attiré par une procession. Une aura particulière semblait s'en écouler, comme portée par le vent d'un soir d'hiver. Les quelques feuilles persistantes sur les branches des arbres endormis, bercés par le sommeil de la nature, se mirent à crépiter. L'herbe aux pieds du garçon eut un léger frémissement. Le vent se levait. Intrigué par cette ambiance, il fit quelques pas dans la direction du chant. Des saies, des torches. Nul doute… des druides étaient présents. Au loin, le jeune ambassadeur reconnu la dame consul qui l'avait gratifié de sa présence et intégré dans les rangs de la diplomatie bretonne quelques jours auparavant.

Alors qu'il s'approchait, l'une des druides rendait hommage à l'axe monde. Le garçon se rendit alors compte qu'il venait de se dissimuler derrière un frêne. Il eut un sourire dissimulé, et grimpa lestement aux branches basses de l'arbre. La rudesse de l'hiver commençait à se faire sentir et il ne restait plus assez de feuilles pour le dissimuler aux regards. Pourtant, du haut de ses quinze printemps, le garçon misa sur la hauteur à laquelle il se tenait, partant du principe qu'il n'y avait que peu de chances qu'on le remarque à ce niveau.

Le rituel débuta par ce qui ressemblait à un appel aux esprits maîtres du lieu. Ces noms, ces appels aux Thuata : Eriu, épouse de Mac Graine ; Nuada au bras d'argent ; Lug, le brillant, le corbeau ; Dagda, le Dru Widd. Il avait autrefois connu ces noms, bien qu'incapable de mettre le doigt sur le lieu ou le moment où cela avait été le cas.

La perte de ses feuilles donnait un aspect nu à l'arbre. Une sensation de dévoilement que le garçon avait l'impression de partager avec le frêne dont les branches se balançaient au gré du vent en un bruit paisible et lent, croissant et décroissant. Il lui semblait que sa présence au cœur de cette cérémonie lui permettait de se dévoiler tout entier face au cercle et au passage du temps. Se dévoiler et ressentir. Ressentir la douleur de ceux qui perdaient en ce jour un être cher. "Sans amour et sans haine, son cœur a tant de peine !"

Alors qu'il regardait la dame s'éloigner, il se laissa aller en arrière, le dos callé contre les branches de l'arbre, comme épanoui au creux des bras d'un gardien et ferma les yeux pour mieux s'imprégner du rituel.

Aliéniore a écrit:
Une fois les ogams gravés, ils s'approchèrent du buché qui devait eclairer le chemin de Killy vers le pays de l’Eternelle Jeunesse. Alieniore récupéra la torche avec laquelle elle était entré dans le cercle avec la procession et allait la présenter à Lusiana quand elle vit Lorenz entrer dans les cercles et répandre la terre sur le cercueil. Sa douleur était palpable et rien n'aurait pu changer cela à ce moment, elle attendit donc. Elle fût fortement attrister de la voir ainsi et de ne rien pouvoir faire, la regarda partir sans un mot et aprés un regard de tristesse et d'interrogation a la verduis elle reprit le rituel et lui apporta la torche.

- Voici le feu sacré, voici la lumière de la sagesse, celle qui éclairerai le chemin d'Ogma et Epona.

Alié se contenait à grand peine, les larmes ne couleraient pas ce soir , ce n'était pas le moment ..


lusiana a écrit:
Elle plongea la flamme au milieu du buché avant de lancer son appel aux ames des Anciens:

Lug Samildanach, roi, des échanges, de la beauté, de la pensée
Nous t'invoquons

Taranis seigneur du ciel, de la foudre et du tonnerre.
Nous t'invoquons

Nuada Airgetlam au bras d'argent toi qui trouve la mort lors de la Deuxième Bataille de Mag Tuireadh
Nous t'invoquons

Ogma, père des ogams, toi qui indique la juste direction aux vivants
Morrigan, Grande Reyne, souveraine des guerriers, toi qui assista aux derniers instants de Cuchulain .
Nous t'invoquons.

Que la force de notre appel monte vers notre soeur et vers vous. Ouvrez à notre soeur Killy les chemins de l'au-delà pour que soit respecté le bon ordre de l'univers. Qu'elle entre au pays de la vérité et du repos, gagne les prés fleuris d'Abalonia au pays de Tyr N’ha Nogh.

Elle dispersa alors les cendres des feuillages representant les arbres oghamiques du nom de sa soeur dans la tombe.

Elle leva alors les yeux vers la voute celeste et se mit à chanter:


Masques de colère, juments multicolores
Mille cavaliers aux manteaux brodés d’or
Torques d’or,
Cheveux d’or
Pour des mains d’acier
Brillent lances
Glaives dansent
Sous leurs mains d’acier

Mille regards de flamme inondaient la clairière
Autour de la pierre des héros séculaires
Et le sang
Du serment
Balaiera le temps
Par le feu
De leurs yeux
Renaîtra le temps

Renaîtra le soleil
L’amour et le vent
Refleuriront les pommiers
Au début de mai
Reviendrons l’hirondelle
Et le sanglier
Le jour vainqueur des ténèbres
Aura goût de miel

Survolant les flots Epona nous emmène
Vers les îles blanches d’éternelle jeunesse
Par son corps
Mais l’aurore
A fait dissiper
Cheval d’or
Galop d’or
Vers l’éternité

Pendant qu'elle chantait, on recouvrait le corps de sa soeur de cette terre qu'elle avait tant aimé. Elle la protegerait maintenant pour l'eternité. Elle s'agenouilla, caressa une derniere fois la terre. Puis elle se releva et tout en reprenant sa chanson, elle dissipa les cercles tracé. Killy s'en etait allée maintenant dans un monde doux et blanc comme son innoncence broyée. Elle s'en etait allée dans le repos eternel, veillant desormais sur eux.
Lusina s'en alla alors dans la nuit de la foret.
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Chimera
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MessageSujet: Re: [Brocéliande] Les funérailles de Killy de Dénéré   [Brocéliande] Les funérailles de Killy de Dénéré Icon_minitimeMer 19 Déc - 1:07

Chimera a écrit:
Elle était desormais seule avec Aliénore, Terenemar se tenant également non loin de là.
Un jeune homme était assis dans un frêne dénudé, elle l'avait aperçu alors qu'il s'y hissait durant le rituel. En l'observant attentivement, elle le reconnut. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Elle le laissa cependant à sa réflexion et reporta son attention sur la terre fraichement retournée. Killy... sa disparition suivait de bien près celle de son père... Elle comprenait la douleur des proches de la jeune femme, elle ne l'avait peut etre jamais aussi bien comprise. Lorenz avait quitté l'endroit, visiblement en proie à un immense désarroi. Elle espérait que sa douleur s'apaiserait... avec le temps... tout comme celle de Lusiana...

Quant à elle-même, comme toujours après une cérémonie, elle se sentait emplie de sérénité, comme si Nature dans sa grande bienveillance avait rempli de sa plénitude le vide que la perte d'un être cher avait causé en elle.

Cessant ses reflexions, la jeune neveziad perdit son regard dans les arbres en face d'elle, elle laissa résonner à ses oreilles le chant de Lusiana. Il l'avait touchée...

Aliéniore a écrit:
Le coeur en berne et l'âme en proie a de nombreux doutes , Alié se perdit quelques instant en contemplation , les yeux fixés sur cette terre qui avait acceuilli ces deux êtres qui lui étaient cher.
Sa fille avait diparu sans un mot, elle savait la douleur qu'elle ressentait. L'enfant dans son ventre la ramena à la réalité en se manifestant dans son ventre et posant la main machinalement sur celui ci comme pour le protéger elle poussa un long soupir empli de tristesse.


Kenavo mon fils, kenavo ma petite fille.. un jour nous serons à nouveau réunis.. murmura t'elle.

Elle tourna les talons et s'éloigna, passant prés de Chimera elle lui effleura le bras d'un geste doux avant de se diriger vers son carosse plus loin sous le couvert des arbres pour repartir vers son mari qui blessé avait besoin de sa présence.

L'esprit de la Forêt a écrit:
lusiana a écrit:

Renaîtra le temps
Renaîtra le soleil
L’amour et le vent
Refleuriront les pommiers

L'Esprit se réchauffait aux échos de la mélopée emplie d'espoir et de tendresse. Et tandis que le vieil homme buvait au calice glacé de la tempête de l'hiver, tandis que les bourrasques du vent déchainé saignaient la Nature de ses dernières couleurs, la voix de la Verdruis continuait de résonner sur la tombe de la jeune fille endormie là. Comme une carresse à l'hommage qui venait d'être rendu, le sous bois abritta un peu mieux le départ des officiants.

Evenice06 a écrit:
Lorsqu’elle avait appris la mort de Killy, son arrière petite fille, son visage se crispa, ses poings se serrèrent devant cette impuissance devant la situation. Que de décès autour d’elle en peu de temps.
Alors les moments passés avec Killy lui revinrent.
Enjouée, pleine de vie, toujours quelque chose à lui raconter, toujours à prendre de ses nouvelles, elle avait été surprise et surtout attristée lorsque Killy lui avait annoncé qu’elle allait s’éloigner.
Comment penser que l’éloignement aboutirait à cette mort, éloignement définitif d’une personne chère à son cœur.
Elle se rendit alors incognito vers Brocéliande attendant que tout le monde soit parti.
Et là, assise au pied d’un frêne, elle se recueillit seule, pleura tout son saoul, laissant aller son chagrin pour la perte de tous ces êtres chers loin des contraintes et du protocole.

Si0ban a écrit:
Du haut de son frêne, le jeune homme avait attendu la fin de la procession. Après le départ des uns et des autres, il était resté en haut de son arbre, méditant sur la signification de ce à quoi il venait d'assister.
Douleur, mort, peine…
Il songeant à cette jeune femme qui à présent dormait au fond des bois sous le frémissement des feuilles caressées par le vent. Sous le survol de la chevelure de la forêt au dessus de sa tombe, sous l'alternance claire obscure de l'heure du jour ou de la nuit.

Depuis l'orée de la forêt, une femme s'était approchée. Il baissa les yeux vers le pied de l'arbre. La dame était vêtue à la mode de la cour des grands. Ses vêtements, malgré la solennité du deuil, laissaient envisager un certain prestige. Pourtant, devant cette mort, passage inéluctable tous étaient égaux. Mort si hardie de prendre si noble princesse. Déchirant le souvenir, le plaisir et le confort de ceux qui s'en sentaient si proches. Le jeune garçon resta silencieux. Respectant sa douleur et son besoin de recueillement.

Il regarda vers l'ouest, là où la Terre rejoignait l'eau et où la mer faisait office de mémoire. L'homme était il donc trop attaché à la chaire ? Car de ceux qui restaient, tous pleuraient le départ d'un être cher. Pourtant qu'avait la mort changé ? Se souvenant des Ogams sacrés gravés sur la stèle, le garçon se remémora le nom de la défunte. Killy. Sûrement, elle resterait aussi aimable, aussi estimée. Le trépas n'écarterait pas ses valeurs. Encore restait-il à ne pas les masquer par le voile du deuil et de la douleur. Oui, mettre de coté le voile pour regarder vers la lumière. Ce serait certainement là qu'ils l'apercevraient à nouveau : sœur, amie, fille...
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