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Vargach se coucha tranquillement entre ses jambes avec un soupir d'aise et de bien être.

Terenemar lui avançait maintenant à grandes enjambées vers la porte, alors qu'il se trouvait à quelques mètres d'elle il s'inclina en une gracieuse révérence.

- Demat Dame Chimera. Je suis heureux de vous revoir.

Il se redressa doucement et planta son regard dans le siens. Il arborait une mine stoïque et courtoise.

Terenemar ne put empêcher le rouge lui monter aux joues. Elle le prenait dans ses bras malgré sa grossesse. Il était touché de cette démonstration d'amitié.

Il resta un moment interdit avant de passer ses bras dans son dos et de la serrer contre lui en veillant à ne pas écraser son ventre rond porteur de vie.

- Il ya des choses auquel il faudra vous habituer. Pour la vie surement.

La sensation de ses bras dans son dos fit ressurgir bon nombre de souvenirs, heureux pour la grande majorité...
Sa réponse. Soupir teinté d'amusement....

Très bien... Je me rends...

Elle s'écarta doucement et lui sourit.
Laissant sa main s'attarder sur son épaule, comme pour s'assurer qu'il n'était pas une affabulation de son esprit, elle le regarda longuement.
Entrons...

Elle le précéda à l'intérieur de la longère, en laissant la porte ouverte pour Vargach qui entrerait et sortirai à sa convenance.

Alors... quelles sont les nouvelles dis-moi? Tu as faim?

Terenemar suivi Chimera dans la longère et Vargach avait déjà prit place à l'intérieur devant la cheminé à défaut d'être dans les jupes de Chimera.

- Qu'elle nouvelle ? Hum... la guerre... la mobilisation, sans cesse... cela aura raison de moi un jour. Mais je le fais pour la Bretagne.

Il regarda la masure voir si celle-ci avait changé depuis son départ il y a quelque mois.

- Je vous remercie, je n'ai guère faim Dame Chimera. Et vous même ? Que racontez vous ? Hormis votre don de vie.

Il était toujours aussi taciturne... et toujours aussi buté à en juger par ses mots. Elle n'aimait pas l'entendre envisager ainsi sa propre fin, et la moue désapprobatrice qui se dessina sur le visage de la jeune femme suffit à le faire comprendre sans qu'elle eut besoin de prononcer le moindre mot.
Et puis sa question...

Moi? Et bien oui... la guerre a amené sont lot de déconvenues, et d'heureuses surprises... douce main posée sur son ventre.
Je vis à Vannes désormais, mais l'endroit où je me plais le plus, c'est à cheval à parcourir la Bretagne, chaque jour qui passe et j'en prends davantage conscience.
Et puis... depuis Vannes, la route jusqu'ici est courte, et c'est une bonne chose... il n'existe pas d'autre endroit comme celui-ci dans toute la Bretagne... et je compte bien, même si je dois avoir l'impression de le hanter plus que de l'habiter... je compte bien continuer à parcourir les sentiers de cette colline... et tenter d'honorer la Mère à mon niveau...

S'apercevant qu'elle s'égarait, elle s'interrompit, légèrement penaude, et haussa les épaules.

Terenemar ne releva pas le regard désaprobateur de Chimera à son encontre.

Il envisageait sa propre fin, c'était pour mieux l'affronter et la vaincre. La guerre ne pardonne pas à ceux qui on peur d'y laisser leur vie. Terenemar ne voulait pas être de ceux-ci.

Je doute fort que vous hantiez ces lieux, une si douce et magnifique présence ne peut qu'inspirer calme et volupté, et non crainte et effroi comme le ferais un fantôme.

Le regard de Terenemar se perdit alors dans la contemplation des flammes de l'âtre alors que Vargach somnolait devant avec un soupir de satisfaction.

Terenemar acquiesça mornement aux paroles de Chimera.

Le lieux était vide hormis maintenant leurs présence.

Il manque de vie parmi les druides pour cela... mais vous la portez, et par cela ses rangs grossissent.

Je me suis tellement longtemps coupé de ce monde que j'ignore ce qu'il est devenu et pardonnez m'en d'ailleurs.

Il regarda à son tour Vargach qui roupillait devant la cheminée.

Les jours ont passé depuis leurs retrouvailles...

Un séjour à St Brieuc pour la jeune femme et voilà que la vie dont il parlait à vu le jour...
A son retour, elle se hâte de reprendre le chemin de la colline, et ainsi elle arrive à pied, avec son fils dans les bras, impatiente de lui faire découvrir cet endroit si cher à son coeur. Elle lui raconte l'histoire de leur arrivée ici, ses aventures, chaque arbre... Elle lui montre aussi l'endroit où son père méditait jadis, avant leur départ pour l'artois, avecun sourire légèrement nostalgique sur les lèvres.
La longère apparait enfin entre les arbres...
Comme elle l'a fait avec quelques danvezed, elle s'arrête en bordure de la clairière. Redressant l'enfant tout en découvrant très légèrement le petit visage soigneusement emmitouflé, elle lui montre les lieux d'un geste de la main. Murmure:

Voilà Eoghann...Nous y voilà enfin... Bienvenue à Etel mon chéri...

Les dents du froid lui rappellent soudain ses quelques instants d'immobilité. Elle reprend sa marche, quelques pas, et sa main retrouve la porte de bois qui s'ouvre dans un grincement. L'écart de température est net, elle sourit, le feu brûle dans l'âtre...

Terenemar est là, avec Vargach. Icônes de constance, presque à l'endroit même où ils se trouvaient quand elle les a quittés...

Bonjour tous les deux...

Sans enlever le lourd manteau qui recouvre sa houppelande blanche, elle les regarde, les yeux brillants. Eoghann s'agite et gazouille, comme déjà chez lui...

Terenemar debout dans la salle à marmonner quelque chose d'incompréhensible et Vargach étaler de tout son long devant la cheminée à roupiller.

Lentement Terenemar cesse ces paroles pour les remplacer par des plus audibles et compréhensible par la jeune femme.

- Demat à vous Dame Chimera et chair de votre chair Eoghann..

Sans se retourner pour la regarde il avait parler à celle-ci et son enfant. Lentement il s'avance vers le feux et il dépose une buche dans le feux.

- Je suis la pour vous si vous le voulez Dame Chimera.

Et Terenemar tisonna le feux. Il s'avança vers la commode pour y prendre une bouilloire, il la remplit d'eau et délicatement la mit sur le crochet de chauffe.

Sans bruit il plaça la bouilloire à chauffer lentement.