Amzer Nevez, une ère nouvelle...

Barde Messages : 470 Date d'inscription : 13/10/2007

Ils avaient voyagé toute la journée vers le sud ouest. Ils approchaient dorénavant de Carnac, le paysage était légèrement vallonné, ils apercevaient la mer par endroits et avaient contourné quelques mégalithes épars. Ils allaient au hasard, ruminant leurs pensées. Ainsi, ils avaient décidé de traverser la forêt de Locoal Medon, près d’Etel. Carnac n’était pas loin, et Plouhinec, ainsi que d’autres sites où ils pensaient pouvoir retrouver l’âme des Anciens et s’en inspirer.. Ils s'y trouvaient en harmonie avec la Nature. Les arbres qui les entouraient diffusaient leur aura centenaire sur leurs pensées.

Le soir tombait. Ils étaient aussi fourbus que leurs montures. Ils progressaient en silence dans la brume naissante, l’oreille tendue, attentifs aux bruits de la forêt que seuls venaient perturber le pas des chevaux et les grognements intempestifs de Morgove qui, s’étant galamment proposé pour ouvrir la marche, devait regretter cette chevaleresque proposition à chaque nouveau roncier qui barrait l’étroit chemin. Juste derrière lui Lusiana, puis Lysamaelle et Chimera, à cheval, qui tiraient derrière elles deux mules chargées.

Lusiana suivait, juchée sur Lug, son destrier, si noir que la présence de l’animal n’était trahie que par son souffle profond et régulier tant on peinait à le distinguer sous le couvert des arbres. Tête baissée, la cavalière semblait d’humeur aussi sombre que la bête. Sa louve trottinait à ses cotés, et Lulu sa chouette se balançait sur l’avant de sa selle, la tête enfouie sous une aile.
Chimera quant à elle montait Jepehess, le cheval de Morgove. Elle écoutait calmement les derniers piaillements de la journée, l’air serein. Elle avait décidé de mettre les méditations de côté un instant.
Lysamaelle, qui la suivait de près, était pensive. Elle n'avait pas beaucoup parlé depuis qu'ils avaient déménagé. Elle n'avait pas compris tout ce qui s'était passé et tout ce qui s'était dit. Une chose était certaine pour elle, c'était qu'elle suivrait Lusiana et Morgove parce qu'ils représentaient ce qu'elle cherchait dans le druidisme.

Peu de temps après, les arbres firent place à une clairière dont on peinait à distinguer les limites dans la lumière du soir. Les quatre voyageurs interrompirent leurs méditations pour regarder autour d’eux. Sur leur gauche, une longère émergeait d’entre les arbres. De taille apparemment conséquente, elle était faite de pierre et couverte d’un toit de chaume. Il s’en approchèrent, intrigués et la contemplèrent tous en silence, comme abîmés dans leurs pensées. Le flanc ouest semblait chancelant, des pierres de la façade étaient déchaussées, une partie du toit de chaume s’était affaissée, mais l’endroit avait une présence.
Visiblement sous le charme, Morgove déclara :

Passons donc la nuit ici, nous sommes tous rompus de fatigue et avons besoin de repos.

Il n’y eut pas besoin d’argumenter. Les trois jeunes femmes acquiescèrent, soulagées que quelqu’un ait donné voix à l’envie générale.
Lusiana prit la parole en se dirigeant vers l’habitation :

Il nous faudra néanmoins nous inquiéter de trouver l’éventuel propriétaire de cette demeure.

La Verdruis poussa la porte de bois qui s’ouvrit dans un grincement.

Messages : 174 Date d'inscription : 13/10/2007

Le soleil se couchait, rougeoyant entre les feuilles des arbres. La journée avait été longue, très longue. Et son cœur était lourd. S’en aller ainsi...
La druidesse ruminait ses pensées. Elle revoyait les images du passé. Elle revoyait le décès de sa grand-mère, celle qui l’avait fait prendre conscience des mystères de Broceliande. Elle revoyait aussi son arrivée à Rennes et sa vie qui changea. Elle revoyait le visage de son père, qui, quelques semaines plus tard était là près d’elle au pique-nique initié par Mat, le vieil archidruide. Elle regarda son bâton, elle sentit sa chevalière d’or pesante sur son doigt. Et le tribann, accroché à un cordon de cuir pendant sur sa poitrine. Comme il était lourd...
Le visage dissimulé sous la capuche de sa cape, elle restait dans ses pensées. Elle n’avait pas envie de les partager. Elle n’avait pas envie de parler. Elle n’avait même pas émis un son depuis le départ de Trecesson. Elle n’avait pas jeter un seul regard en arrière. Mais son esprit y revenait sans cesse, la torturant avec les regrets. Qu’avait-elle manqué ? Qu’avait-elle fait de mal pour rencontrer un tel échec ? Que s’était-il passé ?
Le vent s’était fait plus frais. Il avait une autre odeur aussi. Ils avaient donc fait tant de chemin ? Elle ressentait comme un appel du large. On aurait dit que de nouveaux horizons s’ouvraient à elle dans ces senteurs du vent.
Elle avait froid. Elle avait faim. Elle avait envie de pleurer.

La petite troupe s’arrêta. Et sans qu’elle s’en rendit compte, Lug cessa d’avancer lui aussi. Elle leva le nez et regarda. Ils étaient arrivé en haut d’une colline dominant un paysage incroyable. Au loin par dessus les arbres la mer, dont l’argent s’enflammait sous le soleil couchant. Et puis cette rivière qui allait à la rencontre de l’océan. Autour d’eux, des champs, en friche, qui n’avaient pas du voir une araire depuis des lustres, et des arbres, des arbres à perte de vue, enveloppant la colline de leur long manteau vert comme une couverture s’en allant mourir en bas, à peine à s’en tremper les pied. Et puis, il y avait cette bâtisse, presque en ruine. Manifestement plus personne n’y vivait depuis fort longtemps. L’endroit avait du charme. Elle regardait, comme étonnée d’être là, ne se souvenant pas des paysages traversé pour y parvenir.

Comme dans un rêve, un état second, elle entendit Morgove décider qu’ils passeraient la nuit ici. Elle reprit pied dans la réalité, et acquiesça d’un hochement de tête. Elle descendit de cheval et alla vers la porte d’entrée qui grinça quand elle la poussa.

Il nous faudra néanmoins nous inquiéter de trouver l’éventuel propriétaire de cette demeure.

Pourquoi avait-elle dit cela ? Pourquoi s’inquiéter à qui pouvait appartenir cette ferme à l’abandon ? Avait-elle donc décidé d’y rester plus longtemps qu’une nuit ? Et pourquoi pas après tout ?

Elle entra, ses bottes résonnant sur le pavage de pierre de granit. Il y avait de la poussière partout. La chaume était tombée à l’intérieur. Elle ouvrit un volet pour faire de la lumière. L’âtre était encombré des relief d’un feu éteint. La cheminée fonctionnait-elle toujours ? Ils n’avaient pas le choix. Il leur faudrait faire du feu au moins pour la nuit.

Elle sortit et dessangla son cheval, avant de s’occuper des mules.

Déchargeons les animaux. Il faut trouver de l’eau pour les faire boire.

Son estomac se manifesta.

Elle prit son arbalète et ses carreaux. Elle siffla sa louve qui apparu aussitôt.

Je vais chasser pour le dîner. Je reviens plus tard.

Sans laisser le temps aux autres de dire quoi que ce soit, elle disparu dans les fourrés.

Invité

*Lysamelle* leva le bras et son aigle Charbon vint se poser dessus. Depuis combien de temps qu'ils étaient partis ?
Depuis combien de temps avait eu lieu cette scene si penible qu'elle ne pouvait empecher son coeur de se serrer alors qu'elle n'était que spectatrice ? Elle caressa machinalement les plumes du majestueux oiseau. Son regard se posa sur Lusiana et l'étau se dessera, elle sourit.
*Lysamaelle* avait confiance finalement. Lusiana et Morgove representaient ce qu'elle recherchait, qu'importe le lieu. Qu'importe ! le savoir, l'amour, le partage, le don de soi sont des choses que l'on porte en soi. Où qu'on aille, ils sont là aussi. Ce que pouvait donner Lusiana à la Bretagne était en elle, pas dans cette maison dont ils étaient partis le coeur lourd. L'aigle criat et s'éleva dans le ciel, *Lysamaelle* lme suivit des yeux et quand son regard revint vers la terre, elle decouvrit le magnifique spectacle de la mer embrassant la terre, du soleil embrasant l'horizon en se couchant. Le spectacle etait des plus beaux. Elle se demandait où ils étaient quand elle vit la longère.
Elle pensa *que se serait bien d'habiter dans cet endroit* puis Morgove proposa d'y passer la nuit, c'est seulement à ce moment là qu'elle ressentit la fatigue. Comme si arrivée à la maison, tout le corps se detendait et que la fatigue et les courbatures se rappelaient à elle. ¨Pas qu'eux d'ailleurs, elle avait aussi faim.
Lusiana, entra la première, *Lysamaelle* descendit de Sieur_Devick et entra à son tour, decouvrant l'abandon et la vetuste de la longère mais aussi sa grandeur, elle qui aimait les grandes maisons.
*Lysamaelle* ressortit pour aider Lusiana à s'occuper des mules et pour s'occuper à son tour de sa monture. Elle visiterait la longère apres.

Darouiz Messages : 160 Date d'inscription : 13/10/2007

Ses pensées avaient croisées celles de son hencher, et le neveziad s'était approché de l'âtre. La cheminée était immense. Penchant la tete en avant il y entra et leva le nez pour constater si l'ouverture était dégagée. Apercevant la lumiere du jour, il sortit de l'âtre non sans disperser une quantité de cendres sur le granit au sol.

- J'ai appercu du bois à l'entrée de la maison. Je pense que le temps a du rester assez sec pour que je puisse en tirer quelque chose.

N'attendant pas de réponse, il les précéda alors qu'elles sortaient décharger les mules. Tandis que Lusiana s'éloignait, il contourna la batisse et alla poser la main sur les buches entassées contre le mur de pierres.

Quelques instants plus tard il retournait à l'interieur et s'appliquait a disposer buches et petit bois dans le foyer. Il s'accroupit et resta quelques instants concentré sur l'embrasement.

Lorsqu'il se releva, un joyeux feu flambait dans la cheminée, les flammes se refletant un court instant dans ses yeux sombres.

Barde Messages : 470 Date d'inscription : 13/10/2007

Lusiana partie, Morgove s'étant adroitement débiné en prétextant faire du feu, Lysamaelle et Chimera s'attelèrent à la dure tâche de décharger les bêtes de leur fardeau.

Chimera s'approcha tout d'abord de Jepehess qui l'avait vaillament portée et lui flatta l'encolure en lui chuchottant des remerciements avant de lui ôter son harnachement. Elle se chargea ensuite de porter les instruments à l'intérieur. Tous étaient musiciens, et elle souriait à l'idée des soirées d'hiver que cela laissait présager.

Trois harpes, une lyre, deux flutes et quelques effets plus tard, Chimera constata que Lysa avait elle aussi bien avancé: les mules broutaient allègrement dans la clairière. Il était également temps pour elles de se reposer.

Avant d'entrer dans la longère, Chimera laissa son regard dériver autour d'elle. Les arbres étaient immobiles, déjà assoupis dans le calme de la nuit tombante, les oiseaux s'étaient tus et le ciel se parait d'étoiles, une nuit superbe. La jeune femme soupira, soudain nostalgique. Tant de paix après de si houleuses conversations lui semblait chose presque impossible. Un frisson la parcourut et elle se décida enfin à rentrer profiter de la douce chaleur du feu.

Une si belle flambée était trop tentante. Elle dénicha une vielle chaise grincante qu'elle posa près de l'âtre puis alla chercher sa harpe, s'installa et laissa ses doigts courrir sur les cordes. Les premières notes emplirent la salle qui en faisait l'écho, comme heureuse d'être à nouveau habitée.

Invité

Apres s'être occupée de son précieux cheval et avoir fini de debarasser les mule avec Chimera, *Lysamaelle* revint dans la longère. Elle la visita et revint pres de Chimera qui jouait et la musique et de Morgove qui faisait semblant de réflechir

- C'est immense ici ! et ce n'est pas aussi abimé qu'il y parait ! les poutres sont intactes ! j'aimerais bien savoir pourquoi c'est abandonné ! j'aimerais bien avoir une maison comme celle-ci surtout située comme ça ! enfin... les gens doivent avoir leurs raisons... Dommage !

Elle alla prendre sa harpe à son tour et s'installa pres de Chimera et joua avec elle, assez distraite quand même. Elle pensait à la maison.

L'Archidruide Messages : 6 Date d'inscription : 16/10/2007

Loin des terres ancestrales bretonne, un vieil homme continuait sa route vers son enfance égarée.
Le chant des oiseaux, la course des lièvres, l’envol d’une chouette ou la douceur de la rosée matinale, tous ces petits riens qui sont si importants, voilà ce qu’il vivait actuellement.
Mais à son retour, il s’était promis de passer voir ces quelques personnes de bonne volonté sur leur fief...

Messages : 174 Date d'inscription : 13/10/2007

Lusiana s’était éloignée du groupe. Elle s’était mise en chasse pour nourrir le groupe. Et la traque la stimulait. Le vent dans ses cheveux, l’œil aux aguets, l’ouïe attentive, elle avançait sans bruits, aussi discrète qu’un chat sauvage. Dir Aele avait disparu de sa vue. Mais elle sentait sa louve toute proche, elle aussi en chasse.
Elle descendit la colline. Les bois avaient fait place à un marécage salin. La rivière d’Etel se jetait dans la mer, et la mer embrassait l’eau douce dans d’impénétrables méandres. Elle entendit le cacardage d’oies sauvages. C’était la migration vers le sud. Il devait y avoir quelques bernaches aussi et quelques canards. Avec un peu d’adresse, ils pourraient se délecter d’une ou deux bonnes volailles rôties.
Dir Aele était à l’arrêt. Etonnant pour une louve de se comporter ainsi en chien de chasse. Mais elle avait appris à connaître sa compagne. Plus rien ne la surprenait de sa part. Une patte levée, le museau en avant, elle coulait tranquillement vers une proie qui ne l’avait pas entendue. Lusiana arma son arbalète, Elle se mit en position de tir, avançant au même pas que la louve. Un bruissement d’aile, le doigt qui appui sur la détente, un sifflement du carreau qui part. Et l’animal est fauché en plein vol. Dir Aele s’était élancée et rapportait déjà l’oiseau. Un beau mâle colvert qui ne verrait plus les douceurs des lieux où il s’apprêtaient à passer l’hiver, loin au delà de la mer.
La druidesse attacha l’animal à sa ceinture.

On rentre ?

Non, ma belle. Un seul canard ne suffira pas pour nous tous. Tu connais Morgove. Il ne restera plus grand chose sur celui-ci quand il en aura senti le fumet.

Bon, et bien on y retourne.

Dir Aele se remettait en chasse, Lusiana à quelques pas d’elle. Et la traque reprit. Quelques minutes plus tard, nouvel arrêt. Et l’oiseau s’envole vers la mort.

Tu es en forme aujourd’hui, Verdruis.

On dirait oui. Les dieux sont avec nous.

Lusiana regarda autour d’elle. Le soleil terminait sa course dans la mer. Il était temps de rentrer.

Ce lieu est calme et apaisant. Si nous pouvions nous y installer... Peut-être que nous pourrions nous reconstruire. La nature est généreuse ici, autant en esprit qu’en nourriture terrestre.

Oui, il semblerait que notre Mère vous ai guidé par ici à dessein. Tu ne crois pas ?

Ça se pourrait bien en effet.

Lusiana, vous avez quitté un lieu. Vous n’avez pas coupé vos liens avec notre Mère. Où qu’on se trouve, Nature est avec nous. Il suffit d’ouvrir son cœur et de l’écouter. Si ce lieu vous plaît, si vous vous y sentez bien, alors installez vous.

Ce n’est pas si simple. Les hommes ne peuvent plus s’installer dans un endroit comme ils le veulent. Il y a des lois, des propriétés des uns et des autres qu’il faut respecter.

Les hommes et leur manie de tout compliquer. Enfin bon... tu t’y connais mieux que moi. Mais tu ne peux rien faire pour ce soir. Tu verras ça demain. Rentrons et allons manger. Moi aussi j’ai faim. Je vais bien me trouver quelques lapin à me mettre sous la dent pendant que vous faite votre cuisine. Nous autres loup ne nous encombrons pas de tant de soucis. La viande crue et bien saignante, je ne connais rien de meilleur.

Chacun notre nature Dir. Mais tu as raison, rentrons.

Reprenant le chemin montant la colline, Lusiana et la louve arrivèrent bientôt en vue de la bâtisse. Oui, ils seraient bien ici, s’il était possible de s’y installer. Oh, il y aurait beaucoup de travail. Mais avec de la volonté...

Elle sourit. Elle n’avait plus sourit depuis des jours. Elle aperçut les chevaux et les mules. Et puis de la fumée qui sortait de la cheminée, la lueur de bougies allumée par les fenêtres. Et n’était ce pas de la musique qu’elle entendait ? Mais oui, les harpes résonnaient. Elle sourit d’avantage. C’était comme si elle était déjà chez elle. Et on l’y attendait. Emue, elle ne put s’empêcher de verser une petite larme. Oui, on l’y attendait. Et c’était la plus belle chose qu’elle pouvait recevoir. Elle les savait à l’intérieur, prêt à la soutenir, à l’aider. Depuis le départ ils étaient là autour d’elle. Rien d’autre ne comptait plus. Ils étaient là. Et elle serait là pour elle.

Son cœur était à nouveau en paix. Il avait retrouvé l’espoir. Et puis...
Elle regarda autour d’elle, comme si elle avait entendu une voix ou senti une présence. Une image lui vint à l’esprit. Mat ? Mat... Elle sourit d’avantage. Ainsi lui aussi restait en communion avec eux. Alors oui, l’espoir revivait.

Elle se mit à courir vers la maison.

Oh hé ! J’espère que vous avez faim ! Regardez ce que je vous apporte !

Elle levait fièrement les deux canard prêts à être plumés et rôtis.

Barde Messages : 470 Date d'inscription : 13/10/2007

Toute occupée qu'elle était à écouter les notes des deux harpes se répercuter dans la salle, le regard perdu dans les flammes, elle sursauta en entendant Lusiana rentrer. Croisant le regard de la jeune femme, elle sentit une vague de soulagement la submerger. Ce regard était tellement plus serein que celui qu'elle avait en partant plus tôt! Chimera lui adressa un sourire radieux puis, avisant les canards qu'elle tenait a la main, inclina la tête pour saluer le retour du chasseur. D'un haussement d'épaules, elle lui signifia qu'il fallait trouver quelqu'un d'autre pour s'occuper du dîner: on ne pouvait pas interrompre les musiciennes ainsi! Elle laissa son regard dériver vers Morgove qui lézardait, et le désigna d'un signe de tête, le regard malicieux...

Invité

La porte s'ouvrit et Lusiana entra portant deux beaux carnards. La chasse avait été fructueuse mais ce n'est pas ça qui était le plus important.
Lusiana avait le visage souriant et le regard clair. On eut dit qu'elle avait deposé son chagrin dans la forêt en chassant. *Lysamaelle* lui fit un grand sourire. Sans s'interrompre dans la musique, elle fit elle aussi un regard coulissant vers Morgove qui visiblement n'attendait que les canards pour s'en occuper.

Messages : 174 Date d'inscription : 13/10/2007

Lusiana sourit. Elle posa les deux oiseaux sur la table, et chercha des yeux une marmite.

De l’eau...

Elle attrapa un seau. Il y avait un puits dans la cour. En espérant que le temps d’abandon de la ferme ne l’avait pas bouché. Très vite elle revint avec une seille d’eau qu’elle versa dans la marmite pour la faire bouillir sur le feu.

Pendant que l’eau chauffait, s’installa près de ses amies et se mit à chantonner avec elles. Quand les bouillons se firent entendre, elle plongea tour à tour les deux volailles dans l’eau. elle s’installa alors sur une chaise sur le pas de la porte pour les défaire de leur plumes.

La druidesse n’avait plus plumé de volaille depuis... Elle sourit à l’évocation de ce souvenir. Elle lança un regard en coin à Morgove. Les discussions allaient bon train. Elle leur racontait ce qu’elle avait vu durant sa chasse, le gibier abondant, la rivière qui semblait poissonneuse et certainement habitées par des créatures d’eau saumâtre. Elle leur racontait le marais d’eau salée, et les oiseaux migrateurs qu’elle y avait vu. L’endroit ressemblait à un véritable Eden.
Ils lui répondaient leurs rêves, s’installer ici. On pourrait faire ci, on pourrait envisager ça. Avec un peu d’huile de coude, le toit pourrait être réparé. On installerait ci, on réparerait ça. Et on pourrait ci et ça. L’avenir... on parlait enfin d’avenir. Les peines de la veille étaient déjà oubliées. Et ils se tournaient tous ensemble vers l’avenir, envisageant ce que pourrait être leur vie dans ce lieu.

J’irais demain à Auray. Je passerais par Belz. Il doit bien y avoir quelqu’un qui pourrait nous renseigner pour savoir à qui est cette ferme. Je verrais à l’acheter. Au pire, j’irais à Penthièvre.

Elle soupira. Penthièvre... il lui faudrait parler à son grand-père, et ce n’était pas vraiment ce qu’elle aurait aimé. Mais bon, la cause valait bien la peine qu’elle prenne sur elle pour lui parler à nouveau. Cet endroit était idéal pour qu’ils s’installent et reprennent leurs études des enseignement des anciens. Il leur fallait un endroit où s’installer et accueillir ceux qui auraient le désir comme eux de retrouver les traditions, de les apprendre et de les faire partager. Le Manoir du Chêne Blanc aurait pu être ce havre. L’avait-il vraiment été un jour pour la verdruis ? Elle savait aujourd’hui que non.

Elle sentait le poids des responsabilités sur ses épaules, les espoirs que Mat avait mis en elle, et les espoirs et la confiance de ses trois compagnons.
Tout en devisant joyeusement avec eux, elle sentait son cœur s’alléger. Leur enthousiasme rendait tout possible. Oui, tout était possible. Il fallait juste garder la foi, l’espoir et la volonté. Ils avaient tout ça, et ils les lui redonnaient. Et puis, n’avait-elle pas senti comme le bruissement d’aile d’une bergeronnette qu’elle connaissait bien ? Cela ne pouvait venir que du vieil archidruide. Elle sentait son esprit tout proche d’eux. Elle sentait l’espoir renaître.

Nature leur avait fait un signe. Elle les avait conduit là, et ce n’était pas par hasard. Nature ne faisait rien par hasard.
Elle sourit alors que les deux volailles étaient prêtes à être embrochées et rôtie. Quelques herbes cueillies lors de son retour. Les filles avaient trouvé des pissenlits, cela leur ferait une salade. Et des pommes qu’elles feraient rôtir sous la cendre pendant la cuisson des canard. Un peu de miel pour les parfumer un peu plus. Un vrai festin.

La fatigue était oubliée. Les cœurs étaient heureux et en harmonie. Une bonne nuit de sommeil, et demain serait un autre jour. Si elle parvenait à obtenir la propriété de cette terre, alors nul doute qu’ils seraient les plus heureux. Et elle ne doutait pas l’obtenir. Ils en auraient du travail pour remettre tout ça en état. Mais que de bonheur ce serait.

Ecoutant les musiciens, joignant sa voix à leurs mélodies, le feu crépitant dans l’âtre, le fumet alléchant emplissant déjà la vaste pièces. Ils avaient même une bonne bouteille de chouchen pour trinquer. Il en fallait vraiment peu tout compte fait pour être au paradis, sur cette colline entre ciel et terre. Le dieu Dagda était avec eux, veillant sur ses héritiers dont il avait conduit les pas jusque là.

Elle attrapa les broches qui fumaient et les posa sur une grande planche de bois pour commencer à les découper.

A TABLE ! ! ! !

Barde Messages : 470 Date d'inscription : 13/10/2007

Un gargouillement qui ne provenait pas de sa harpe fit comprendre a Chimera qu'il était temps de s'arrêter et d'aller s'emplir d'une nourriture plus consistante que celle qui régalait auparavant leurs oreilles. Elle se leva donc et s'étira en souriant. Elle avait regardé Lusiana s'affairer à la préparation du repas, semblant au comble du bonheur de pouvoir s'occuper d'une chose si triviale.
Ils avaient chanté, bavardé, ri, émis toutes sortes de projets... C'était là tout ce qu'ils désiraient, profiter éternellement de cette joyeuse insouciance. Il leur fallait accomplir des choses, certes... mais cet esprit ne devait jamais disparaitre, jamais... et elle priait Dame Nature de le leur rappeler si jamais ils venaient à l'oublier.

Invité

*Lysamaelle* n'avait pas cesse de jouer tandis que Lusiana préparait les bêtes. Mais cela ne l'avait pas empecher de discuter et de rire avec ses amis, d'ailleurs les fausses notes le prouvaient.
Puis Lusi parla d'acheter la longère, alors elle cessa de jouer et elle voyait dejà tout ce qu'ils allaient pouvoir faire.
Les amenagements. les discussions allaient bon train, les rires fusaient et la légèrete était là.
Ils étaient quatre et ils étaient en communion, certains de ce qu'ils allaient faire. Certains qu'ils y arriveraient.
Ils n'avaient que l'amour du druidisme et leur amitié et cela les rendaient forts comme du granit.
Aucune autre ambition de faire vivre le druidisme.

Darouiz Messages : 160 Date d'inscription : 13/10/2007

Lorsque le repas fut partagé et les ecuelles rangées, les esprits s'appaisèrent. Ils avaient vécu bien des choses ce jour, et il était a présent temps de remettre le moment écoulé aux Ancêtres.

Alors que les jeunes femmes s'installaient pour la nuit, le neveziad alla s'assoir auprès de l'âtre. En silence, son éternelle tasse de café à la main, il écoutait tandis que les discussions se faisaient plus basses, moins fréquentes. Il les regarda s'endormir l'une après l'autre, gardien, veilleur...

Pour l'instant il n'avait pas sommeil. La fatigue le prendrait surement plus tard dans la nuit. Pour l'instant il se complaisait a réfléchir.

Demain serait un autre jour.

Barde Messages : 470 Date d'inscription : 13/10/2007

Le chant des oiseaux... Quoi de plus agréable que d'être réveillée par une telle symphonie? Elle bailla et resta un instant étendue, le sourire aux lèvres, écoutant les bruits du matin. A l'intérieur, le silence n'était perturbé que par la lente respiration de ses amis et par quelques grattements, surement une souris à l'étage.
Le jeune femme se leva doucement pour ne pas réveiller ses compères et se dirigea vers la sortie. Avant de sortir néanmoins, elle trouva de quoi laisser une note afin qu'ils ne s'inquiètent pas de son absence. Elle les observa un instant, Lysa et Lusiana recroquevillées, Morgove assoupi dans sa chaise près de la cheminée désormais sans feu. Elle sourit à nouveau puis poussa la porte.

Le jour était clair, les feuilles et l'herbe étaient couvertes de rosée. Son irruption perturba quelques oiseaux qui s'envolèrent en pialliant. Pardonnez moi pensa-t-elle, mais il va falloir vous y faire. Il semblerait que nous allions être voisins désormais!

Elle fit un arrêt par le puits pour se désaltérer et se débarbouiller puis elle se redressa et regarda autour d'elle. La forêt l'entourait. Elle laissa donc ses pieds la porter et s'enfonça dans la forêt...

Messages : 174 Date d'inscription : 13/10/2007

Lusiana s’était levée de bon matin. Lysa et Morgove dormaient toujours. Elle aperçut un petit mot signé de Chimera. Elle sourit. Pour une fois, elle n'était pas la première levée. Elle se dépêcha de préparer du café pour le réveil des deux dormeurs. Puis, elle rajouta un petit mot après celui de Chimera, et s’éclipsa rapidement, sella son cheval, et s’en alla.

La chose avait été rondement menées. Même pas besoin d’aller à Penthièvre. Elle avait ainsi échappé à une entrevue pénible avec un grand-père qui... elle soupira alors qu’elle remontait la colline au dessus d’Etel.

Allons Lusiana ! Sois heureuse ! Les choses se sont déroulées si promptement. Tu ne vas quand même pas te plaindre !

Tirant une mule qu’elle avait chargée de matériels dont ils auraient besoin pour leur installation, Lug et sa cavaliere avaient repris le chemin de la colline.

Lorsqu’elle fut en vue de la maison, elle appela ses amis. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer.

Demat tout le monde ! Chimera n'est pas rentrée? Domage... Devinez quoi !

Elle sauta à bas de son cheval et commença déjà à décharger la mule. Déjà ses amis l’entouraient, la pressant de questions.

Elle se contenta de leur répondre par un sourire entendu. Elle entra alors, et d’un air concentré, elle regarda autour d’elle.

Bon, la porte a bien besoin d’être réparée. Le toit n’en parlons pas. Les fenetres, pareil. Il faudra défricher les herbes folles dans la cour.

Elle continua son inspection.

Ici, nous pourrons installer quelques couches. Et dans cette pièce nous pourrons entreposer nos grimoires. Il va vraiment falloir aussi que nous nous attelions à nettoyer toute cette poussière. Nous allons avoir bien du travail. De quoi nous occuper pour...

Elle sortit alors de sa poche un parchemin qu’elle déroula. Celui-ci était cacheté de deux sceaux. Elle le brandit joyeusement et leur le lut rapidement. Il indiquait qu’ils étaient tous les quatre les heureux propriétaires du corps de ferme et des terres alentours. Ils pouvaient maintenant véritablement s’installer. Ils étaient chez eux.

Moi je dis.. CHOUCHEN !

Mais déjà du bruit se faisait entendre au dehors. Lusiana se précipita hors de la maison en courant, suivie de ses deux amis médusés.

Par ici !

Deux paysans arrivaient, l’un tirant une vache et son veau, l’autre menant un cheval tirant une charrette à laquelle était attachée une mule...

Darouiz Messages : 160 Date d'inscription : 13/10/2007

Morgove avait suivi Lusiana à l'exterieur en entendant du bruit. Voyant approcher des intrus, il se gratta le menton (pour une fois effectivement très mal rasé, manque de materiel oblige) et avança d'un pas sur de lui devant Lusiana, la main cherchant à son coté la garde de l'épée que, mal révéillé, il avait oublié de ceindre ce matin là.

- Halte ! Vous êtes ici sur des terres ou les intrus sont indésirables !!

Messages : 174 Date d'inscription : 13/10/2007

Les deux paysans avaient sursauté envoyant l’hirsute avancer au devant d’eux, menaçant. Lusiana arreta aussitot son neveziad.

Mais enfin ! Arrête ! Regarde donc avant de menacer les gens. C’est moi qui leur ai demandé de venir. Par ici. Approchez. Il aboie mais il ne mord pas... enfin, pas tout le temps.

Bien l’bonsoir m’dame la baronne. Nous v’la ! Comme vous l’avieu d’mandeu. Z’etes sure que...

Ne vous inquiétez pas. Il est juste de nature méfiante, et par moment il faut. Allons, commençons à décharger tout ça.

Bon... si vous l’dites. Ben dites donc. Ça d’veu ben faire au moins cinq saisons j’etions point v’nu dans c’te ferme.

Ben d’puis qu’la Margoton a rendu l’âme, j’crois ben. Répondit l’autre. J’me souviens bien.

L’homme se signa. Et pendant qu’ils commençaient à décharger sous les yeux ébahis de Lysa et Morgove. Tous se précipitèrent alors pour aider, alors que les deux hommes continuaient de raconter. Lusiana prit la corde de la vache et de son veau, et les emmena vers un arbre auquel elle les attacha.

Barde Messages : 470 Date d'inscription : 13/10/2007

Chimera s'apercut bien avant de voir la longère qu'elle était enfin de retour. Elle entendait en effet les échos de ce qui semblait être un joyeux remue-ménage. Lorsqu'elle émergea enfin d'entre les arbres, elle fut surprise de voir une charette dans la cour, une vache et son veau attachés a un arbre, et des gens qu'elle n'avait jamais vus s'affairer avec Lusiana, Lysa et Morgove.

Qu'est-ce qui se passe ici? se demanda-t-elle. Elle fit un pas en avant pour aller s'en informer avant de réaliser qu'elle était dans un drôle d'état. Elle était toute hirsute, les joues encore rouges de sa longue marche en pleine forêt.
Elle lissa prestement sa robe trempée en bas, séquelles de sa traversée de la rivière, peigna de la main ses cheveux ébouriffés par le vent puis s'avanca, le sourire aux lèvres.

Invité

- Eh bien ? tu sors d'où Chim ?

C'etait *Lysamaelle* qui s'approchait de Chimera.

- Lusiana est venue avec des paysans qui nous apporte du materiel et une vache à lait ! Miam, le lait frais le matin ! Viens !

Messages : 174 Date d'inscription : 13/10/2007

Lusiana aperçut Chimera qui revenait. Elle lui fit un grand signe joyeux, ravie de la revoir.

Chim ! Tu arrives juste à temps ! Tu devines ce qu’il se passe ? La maison est à nous ! Et j’ai fait monter ce qu’il nous faut pour nous installer. Des meubles vont bientot arriver de Penroz aussi, puisque j’ai du rendre le chateau.

La charette regorgeait d’un bric à brac incroyable. Il y avait quelques meubles, des outils de toute sorte, de la nourriture, des ustensiles de cuisines. Et puis, une caisse de bois d’où on entendait caqueter.

Pour vos bêtes ? vous allez savoir vous en dépêtrer ? Vous saurez traire vot’ vache au moins ?

Oui, oui. Rassurez vous. Nous saurons.

En attendant, va falloir remettre tout ça en état. Vot’ toué va vous tombeu su’l’pigot si vous l’repareu pas très vite. Et puis, vos poules elles vont se faire la belle, si vous les enfermez pas dans un poullailleu.

Pour ce soir, nous allons les enfermer dans l’étable.

Et puis l’courtil. Si c’est point malheureux d’vouere ça ! Ah dame ! Vous allez en avoir du travail.

Nous ne sommes pas des manchots. Nous allons y arriver. Mais pour ce soir, ça va aller comme ça. Allons venez donc boire un verre. Vous l’avez bien mérité.

Ah ben ça, c’est pas de refus.

Les druides invitèrent donc les deux paysans à entrer. Ils partagèrent un dîner rapide tout en parlant de l’histoire de la maison et de sa précédente occupante.

...Certain disaient qu’elle était un peu bizarre, la Margoton. Moi j’me souviens quand même que quand j'étais gars, j’etions tombé du tas d’foin. C’teu elle qu’m’aveu r’mis l’épaule. Dediou, qu’j’aveu mal.

Ah ça ! Elle était douée la Margoton. Elle savait tout soigneu. Même la goutte. C’est pour dire.

Ouai. Mais pourtant, on la prenait pour une sorcière la vieille.

Entre c’qu’on dit et c’qui est... L’curé l’aimait bien. Il v’nait souvent. Vous devriez allez l’vouere m’dame la baronne. Il pourrait vous en raconter sur elle. Quand l’village voulait l’accuser, il etait l’premier à dire qu’elle etait une sage. Un jour, en chaire, j’avions point compris c’qu’il a voulu dire. Mais certain ont fait des yeux gros comme un pied d’cheval. Il a dit qu’elle etait une liaig. J’a d’mandeu apres la messe qu’equ’ça voulait dire. Il m’a répondu que c’était comme dans l’vieux temps, qu’elle avait la connaissance des Anciens et qu’il fallait la respecter. Mais not’bon curé, il commence à s’faire vieux. J’creu ben qu’il a plus toute sa tête.

Lusiana rit et lança un regard entendu à ses amis.

Qu’est que vous etes donc venus faire dans l’pays alors ?

Lusiana hesita un instant. Que dire ? La vérité ? Elle finirait bien par se savoir un jour ou l’autre. Elle savait aussi ce que l’obscurantisme pouvait produire chez les gens simple lorsqu’on parlait de certaines chose. Elle en avait été victime à Malleville, ce qui l’avait poussée à partir de Ploërmel pour aller refaire sa vie à Rennes. Et de là... de là était repartie toute son histoire, histoire qui l’avait menée jusqu’ici. Mais elle savait aussi que de ne pas répondre aux questions, ou les éluder, en suscitaient d’autre bien pire, et suscitait aussi des rumeurs. Mieux valait être franc et ouvert. Mais elle ne savait quoi faire. Elle regarda ses amis, hésitante...

Invité

*Lysamaelle* répondit à l'homme

- Nous sommes là pour prier nos anciens, chanter et surtout dire des contes et être en communion avec la Nature. Nous tacherons de vous gener le moins possible et surtout consommer le plus de vos produits que nous pouvons.
Cet endroit est si beau ! Une perle... J'espère que nous serons heureux ici.

Barde Messages : 470 Date d'inscription : 13/10/2007

Chimera écoutait calmement les joyeux bavardages qui emplissaient la pièce d'une vie nouvelle. Ils seraient heureux ici, elle n'en doutait pas. Elle espérait que les habitants de la région leur apporteraient leur affection et leur soutien. A en juger par la prévenance des deux hommes ici présents, ces espoirs avaient bonne chance de se réaliser.

Elle avait été soulagée et heureuse d'entendre ce qu'avait dit l'un des deux paysans sur la façon dont le prêtre de la région considérait l'ancienne religion. Tout cela laissait présager qu'ils allaient pouvoir envisager un avenir ici. Lysa avait bien résumé la situation, ils voulaient pouvoir être ensemble ici dans la paix de Mère Nature et apprendre ses voies.

La jeune femme posa délicatement les mains sur la table et s'adressa à leurs deux invités:

Messieurs, pour vous témoigner notre gratitude, laissez vous conter une histoire au coin du feu avant de reprendre la route...

La jeune femme croisa le regard de Morgove et lui sourit. Voilà longtemps qu'elle désirait l'entendre conter. Ce soir semblait être l'occasion idéale. Le mince sourire entendu qui se dessina sur les lèvres du jeune homme lui indiqua qu'il avait une fois de plus déchiffré sa pensée, comme il savait si bien le faire.

Darouiz Messages : 160 Date d'inscription : 13/10/2007

Après avoir croisé le regard de Chiméra, Morgove se leva et s'approcha de la cheminée. Il plongea un court instant son regard dans les flammes avant de parler.

- Les flammes, commença-t-il. Tan, le feu, est un élément de la triade bretonne que l'on assimile souvent à la justice.

Tournant son attention vers les deux hommes, il continua.

- Ces messieurs, Bretons soient ils, sont surement familier avec le nom de Myrddin. Celui que l'on appelle aussi Myrddin.

Les deux hommes hochèrent la tete… quelque peu impressioné par le ton et le regard sombre du neveziad.

- Vous savez aussi sans doute que Myrddin à pour père un esprit, celui que les Aristotéliciens nomment le Diable.

Il s'arreta de parler un court instant pour laisser ses paroles prendre effet. Les deux hommes se signèrent, semblant quelque peu mal à l'aise. Morgove sourit alors en coin et adressa un signe de tête à Chim et Lysa. L'atmosphère avait sensiblement besoin d'être détendue.

Invité

*Lysa* avait ecouté Morgove en souriant. Elle prit son luth et sa voix cristalline et douce s'eleva dans la pièce, elle regarda Chim certaine qu'elle prendrait sa harpe pour l'accompagner. PUis elle se tut permettant à Morgove de dire son conte